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L’investisseur peut choisir de se consacrer à la gestion en direct d’un portefeuille de titres ou peut privilégier l’investissement dans des fonds.

Plutôt que de passer du temps à lire les rapports annuels de sociétés cotées, à rechercher de l’information sur un nombre important de titres, activité pour laquelle il est nécessaire d’avoir un certain nombre de compétences en analyse financière et en évaluation, l’investisseur peut avoir intérêt à sélectionner des gérants dont c’est le métier à plein-temps.

Diversifier son portefeuille grâce aux fonds

Le problème est qu’il existe plus de fonds disponibles à la vente que de sociétés cotées.

En France, le choix ne manque pas puisque Morningstar recense 35 000 parts de fonds disponibles à la vente.

Recourir à des fonds est digne d’intérêt, non seulement pour des questions de temps et de compétence, mais également pour des questions de suivi de portefeuille.

« Le besoin de diversification d’un portefeuille de fonds est moindre que celui d’un portefeuille de titres. Quand un investisseur doit suivre plus de vingt titres pour s’assurer une bonne diversification, il n’aura qu’à suivre six à sept fonds s’il veut obtenir le même degré de diversification », explique Thomas Lancereau, directeur de la recherche sur les fonds chez Morningstar France.

Juger de la qualité d'un fonds en cinq points

L’évaluation et la notation des fonds sont réalisées par les analystes comme Morningstar à partir de l’analyse de cinq piliers :

  • l’équipe,
  • le process,
  • la performance,
  • la société de gestion
  • les frais.

Ces piliers sont considérés comme jouant un rôle clef pour déterminer la capacité d’un fonds à surperformer sur longue période.

Au final, « la performance passée même ajustée du risque ne devrait jouer qu’un rôle mineur dans la sélection d’un fonds », avertit Thomas Lancereau.

« Au-delà de la comparaison de la performance d’un fonds avec sa catégorie ou son indice de référence, il est important de se demander si les risques pris par le gérant pour réaliser sa performance sont en phase avec les attentes que l’investisseur peut formuler pour ce fonds ».

Par exemple, un fonds value surperformera-t-il bien le marché lorsque l’on est dans un environnement value ? Le gérant respecte-t-il bien le process qu’il est censé suivre et qui est décrit dans la documentation du fonds ?

Attention aux frais de gestion !

L’investisseur doit également faire très attention aux frais courants (frais de gestion) et aux éventuelles commissions de performance que s’attribue le gérant.

Il est démontré que ces différents frais et coûts de transaction peuvent sur longue période consommer une bonne partie de la performance réalisée par le fonds. C’est en particulier le cas des frais d’entrée ou frais de souscription, mais pas uniquement.

L’analyse de ces frais est d’autant plus difficile pour l’investisseur qu’il ne reçoit pas de facture : les frais sont en effet déduits de la valeur liquidative du fonds.

L’investisseur devra en particulier être attentif à l’existence ou non de commissions de mouvement, qui sont une particularité bien française - ces commissions sont forfaitaires ou en pourcentage du montant des transactions. Plus un gérant est actif, plus les commissions qu’il touchera seront importantes.

Visez une équipe de gestion stable !

Autre élément important à prendre en considération : la stabilité de l’équipe de gestion. Si l’investisseur doit avoir conscience qu’il achète un fonds et pas tel ou tel gérant, la stabilité de ce gérant ou d’une équipe de gestion dans le temps est importante.

En effet, tout changement dans une équipe de gestion peut entraîner un changement de politique d’investissement et une perte de diversification du portefeuille.

L’investisseur doit aussi se renseigner sur la société de gestion à laquelle il s’adresse. Quels moyens met-elle à disposition de ses gérants ? Que fait-elle pour s’assurer de la stabilité de l’équipe de gestion et éviter une perte de talent ?

Alignement des intérêts

C’est sans doute l’un des points où l’information pourrait grandement s’améliorer.

La meilleure garantie pour l’investisseur est que le gérant à qui il confie son argent soit lui-même investi dans le fonds dont il assure la gestion.

L’autre élément important relatif à l’alignement des intérêts entre investisseur et gérant concerne la rémunération variable de ce dernier. Le bonus d’un gérant est-il déterminé par une formule claire et compréhensible ? L’horizon de calcul du bonus est-il défini sur le court ou le moyen-long terme ?

En bref, un gérant perçoit-il son bonus tous les ans, ce qui peut l’inciter à prendre plus de risque pour augmenter sa valeur, ou le perçoit-il au bout de trois, voire cinq ans, ce qui l’incitera plus à bâtir sa performance dans la durée ?

Publiée le 30/11/2020